L'amour c'est gai, l'amour c'est triste (Jean-Daniel Pollet, 1971)
Tourné à l'économie, ramassé, fait de petits riens, L'amour... est un enchantement de tous les instants. Claude Melki et son physique keatonien retiennent l'attention. Son phrasé et son regard plein de tristesse touchent au cœur et participent grandement à la réussite du film. Le reste de la distribution est remarquable: Chantal Goya est mignonne en diable en petite provinciale paumée, Marielle égal à lui-même (c'est-à-dire excellent) dans la peau du maquereau, Bernadette Lafont cabotine excellemment et on a même droit à une prestation pour le moins cocasse du grand Marcel Dalio. Hors du temps, des modes, des conventions, plein de vie, c'est un film à la grâce enthousiasmante.