Deux grandes gueules (Sergio Corbucci, 1974)
Empruntant allègrement à la farce, le cinéaste dresse un portrait à la fois drôle et grossier, fantasque et touchant de deux routiers (admirablement campés par Michel Constantin et Giancarlo Giannini) mus par des désirs de liberté. Mais la farce truculente se transforme rapidement en drame intime et humain où rien n'est épargné à nos antihéros. L'apparente modestie des moyens n'empêche pas le film de tutoyer l'excellence. L'acuité des auteurs à dépeindre des personnages constamment attachants et la justesse du regard posé sur la réalité socio-économique d'alors y sont pour beaucoup.