Les années difficiles (Luigi Zampa, 1948)
Peu de temps après la chute du Duce, Zampa réalisait une fresque passionnante qui, par bonheur, nous épargne la pesanteur des principaux représentants du courant néo-réaliste. Le cinéaste a beau brosser le portrait d'un père de famille obligé de feindre son adhésion morale au fascisme pour conserver un semblant d'existence sociale, il ne sombre pas pour autant dans un pathos excessif. Le récit est très riche, multiplie les personnages sans perdre le spectateur. Un film honnête, drôle même par moments, lucide la plupart du temps. Autre qualité à mettre au crédit de Zampa: la Sicile est pour une fois montrée comme autre chose qu'un pays pétri d'archaïsmes.