La symphonie pathétique (Ken Russell, 1970)
Si l'imagerie légèrement scandaleuse du film s'est estompée avec le temps, comment ne pas s'extasier devant la maîtrise vertigineuse de Ken Russell ? L'introduction du film, et plus encore la représentation qui suit, suffisent seules à nous convaincre que l'entreprise est aussi folle que passionnante. Mélangeant histoire et légende, enfilant les séquences au baroque monumental, tutoyant allègrement la faute de goût sans pour autant franchir la ligne rouge, le cinéaste livre un film d'une noirceur flamboyante, où le génie affronte les démons intérieurs, où folie et recherche du conformisme se disputent constamment. La vie romancée de Tchaïkovski est un tour de force, une expérience inoubliable.