Les espions (Henri-Georges Clouzot, 1957)
Derrière la façade bourgeoise d'un établissement de santé de Maisons-Laffitte, un psychiatre alcoolique et criblé de dettes. Clouzot installe comme à son habitude une ambiance délétère où transpirent paranoïa et contexte politique de l'époque. Le film est sans doute un peu trop long mais recèle de qualités: la mise en scène d'abord à laquelle Les espions doit beaucoup, la distribution remarquable ensuite (même Vera Clouzot, dans un rôle muet, n'est pas autant à gifler que d'habitude) et l'absence totale de dénouement avec le mot "fin" qui tombe comme un couperet. Clouzot poursuit ici son exploration de l'âme humaine et ce chemin sinueux qui existe entre culpabilité et innocence entamée dans Le corbeau. Avec cynisme, comme toujours.