Monsieur Merci (Hiroshi Shimizu, 1936)
Tout simplement prodigieux ! Le vernis réaliste (quotidienneté, décors naturels, prises directes) est pour Shimizu le prétexte à inonder l'écran d'humanité. Si le propre des grands cinéastes est de faire de la simplicité la grâce et inversement, alors nul doute que le réalisateur nippon s'inscrit parfaitement dans cette veine. Tout est subtilité, amour et bienveillance pour les personnages (même les plus bougons, comme le fonctionnaire moustachu), dignité dans chaque instant, chaque situation. L'argument (un taxi reliant la province reculée à la capitale) permet de croiser autant de protagonistes que d'enjeux dramatiques et humains, même pour une poignée de secondes. En somme, si la noblesse au cinéma avait un nom, durant 76 minutes elle s'appellerait Shimizu. Grand.