Récit d'un propriétaire (Yasujiro Ozu, 1947)
Sur un thème similaire aux Enfants de la ruche de Shimizu, réalisé un an plus tard, Ozu porte un regard tout aussi humaniste. Le ton du cinéaste, prompt à apporter de la légèreté aux sujets difficiles, est parfaitement adapté à cette rencontre entre une vieille fille acariâtre et un jeune vagabond abandonné. Comme toujours chez Ozu, l'intrigue est prétexte à célébrer la communauté, ses joies, ses peines, ses moments d'entraide et ses coups fourrés. L'évolution des sentiments entre les deux principaux protagonistes révèlent la cruauté d'une guerre dont les enfants furent aussi les victimes et ce jusqu'à cette fin chargée en émotion, véritable cri d'alarme destiné à une société encore bien trop aveugle. Très beau.