La reine Margot (Patrice Chéreau, 1994)
Si Dumas violait l'Histoire, pour reprendre le mot de Paul Morand, Chéreau travestit le romancier pour faire de La reine Margot le réceptacle de tous ses fantasmes scabreux et de son obsession quasi maladive (et particulièrement malaisante) pour les corps. L'écriture ne s'encombre pas non plus de nuances ni de pédagogie. Mais il faut reconnaître la beauté remarquable des décors et des costumes, la sublime photographie et l'excellence des acteurs (quoique trop vieux pour leur rôle dans l'ensemble). Un film en somme artistiquement très abouti mais qui impose d'importantes réserves quant à sa mise en scène et son traitement.