Rue de l'Estrapade (Jacques Becker, 1953)
Sous des dehors quelconques (l'histoire banale d'un adultère) Becker parvient à transcender son sujet par une mise en scène précise et réaliste où les personnages, pétris de sentiments, tiennent tous une juste place dans le cadre. Les acteurs sont au diapason de ce bonheur de film (on retrouve avec joie non seulement la superbe Anne Vernon, les excellents Daniel Gélin et Louis Jourdan mais aussi le magnifique Jean Servais). Voilà qui clôt admirablement le cycle parisien de Becker, même si Rue de l'Estrapade s'apprécie peut-être moins immédiatement que ces prédécesseurs.