Ménilmontant (Dimitri Kirsanoff, 1926)
Trente-sept minutes d'une folle modernité où le montage particulièrement ambitieux le dispute à la beauté des cadrages et à la dureté du propos. Véritable récit du malheur et de l'abandon (le double meurtre inaugural d'une violence saisissante, la mère-fille esseulée...), Ménilmontant dresse un portrait bien sombre du Paris populaire (à ce titre le film est un véritable document sur ce qu'était la capitale dans les années 20). Expérimental à bien des égards, il peut être rangé aux côtés des œuvres contemporaines d'Ulmer, d'Epstein ou de Vertov. Remarquable.