Dans l'ombre du loup (Hideo Gosha, 1982)
L'accomplissement artistique est total, qu'il s'agisse de la mise en scène, de l'ampleur narrative, du travail de reconstitution et d'adaptation. La condition féminine dans le Japon de la première moitié du XXème siècle y est dépeinte avec rudesse et dignité. Mais ce qui fait le prix de cette fresque superbe, davantage encore que le courage de ces femmes coincées dans un monde d'hommes, c'est la subtile évolution du personnage de Tatsuya Nakadai, chef de clan excentrique et autoritaire mais finalement pétri d'humanité, qui comprend à mesure que le récit avance que la nature même de son pouvoir est autodestructrice. Les vingt dernières minutes sont poignantes.