Le train bondé (Kon Ichikawa, 1957)
Critique saisissante du culte du travail et de la réussite au sein de la société japonaise, Le train bondé est une œuvre acerbe où l'humour laisse souvent place à la triste et cruelle réalité. L'évolution du personnage principal, jeune diplômé idéaliste qui se persuade que l'envie est le seul moteur de la réussite, au sein d'un pays surpeuplé d'actifs est d'une terrible acuité. Il n'y a pas de place pour les relations amoureuses, on loge de minuscules studios dotés d'un placard et d'un futon, l'indifférence est cultivée... Ichikawa émeut aussi, au détour de quelques scènes intimistes (avec les parents notamment ou cette histoire d'amour qui arrive trop tard). D'une grande justesse.