Le bal de la famille Anjo (Kozaburo Yoshimura, 1947)
La quasi-parfaite unité de lieu sert admirablement ce récit profond sur le déclin d'une famille aristocratique obligée de vendre son autrefois luxueuse demeure et d'accepter de se retrouver sur un pied d'égalité avec les bourgeois et les serviteurs. Ancien assistant d'Ozu et de Shimazu, Yoshimura entamait ici film une fructueuse collaboration avec Kaneto Shindo. La mise en scène est d'une précision remarquable, donnant corps aux affects des Anjo, et soutenue par des comédiens magnifiques (Setsuko Hara bien sûr mais aussi Masayuki Mori). La séquence du bal où se nouent (et se dénouent) une multitudes d'intrigues est un modèle d'écriture. Assurément un grand film.