Feux dans la plaine (Kon Ichikawa, 1959)
La guerre du point de vue des vaincus. En filmant des soldats malades et affamés, seuls rescapés de garnisons décimées et d'une armée en déroute, Kon Ichikawa s'attache moins à décrire le conflit en lui-même que ses effets. Il montre la déshumanisation progressive de ces corps décharnés, exténués, tentés par la désertion et le cannibalisme. L'ennemi y est quasiment invisible et la mise en scène, irréprochable, fait de la nature un tombeau. Le discours est peu subtil mais l'intérêt est ailleurs. On peut tout de même regretter le choix d'Eiji Funakoshi, acteur pour le moins inégal, pour le rôle principal.