Ditirambo
(Gonzalo Suarez, 1969)

Un premier film épatant oscillant sans cesse entre le polar et l'absurde et mené de main de maître par Suarez, romancier de son état. La profondeur du film semble sans fin, tant dans sa modernité technique (la caméra tutoie le virtuose, non par ostentation mais par nécessité narrative) que dans le cheminement du personnage principal (interprété par le cinéaste lui-même). On est tenté d'invoquer Buñuel mais Ditirambo navigue en réalité dans d'autres eaux, tournant certes le dos au réalisme mais sans pour autant épouser les formes de son glorieux devancier. C'est un film qu'il faut (re)voir, expérimenter même. Un bijou aussi méconnu qu'incontournable.